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Montréal : Du plein air en ville?


Quiconque pense à Montréal pense à ses festivals, ses restaurants, son stade olympique ou ses cônes orange. Peu sont ceux qui associent la région montréalaise au plein air et pourtant… La ville de Montréal, à elle seule, comprend 1 354 parcs et espaces verts de propriété municipale, ce qui représente 11 % de son territoire. Avec ses 266 km de berges, l’île est bordée d’un fleuve, d’une rivière et de deux lacs. Il est possible d’y pratiquer la majorité des activités nautiques, soit du kitesurf à la voile en passant par le rafting.

L’offre d’activités de plein air à Montréal


Montréal est un milieu idéal pour la découverte et l’initiation aux activités de plein air. Raquette, course en sentier, course d’orientation et yoga hivernal extérieur, sont toutes des activités que l’on peut facilement pratiquer. La population peut même s’initier à la spéléologie. En effet, la caverne de St-Léonard, située dans le quartier du même nom, est accessible à l’ensemble de la population. Par ailleurs, elle a bénéficié d’une couverture sans précédent depuis la découverte d’une nouvelle galerie. Il est aussi possible de découvrir l’escalade sur la paroi-école de l’île Ste-Hélène. L’organisme Accès Grimpe y organise aussi des activités d’escalade adaptée pour les personnes avec limitations fonctionnelles. Les Amis de la montagne, ainsi que le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE) offrent des cours de ski de fond aux enfants dans les parcs-nature sur l’île. Montréal ne manque pas d’imagination pour faire bouger ses citoyens à l’extérieur, comme c’est le cas avec l’escalade de bloc proposée par Nomad Bloc.


Le plein air à Montréal, c’est aussi : des enfants du CPE populaire St-Michel Caracoles qui effectuent des sorties en raquettes dans les parcs de proximité grâce à leur nouveau matériel de plein air; le club de plein air Benny qui organise un camp lors de la semaine de relâche comprenant du ski de fond en ville; des sorties d’initiation au patin sur le Mont-Royal pour les nouveaux arrivants par l’Association récréative Milton-Park et bien plus!


La région a plusieurs projets qu’elle désire mettre en place. Qui sait, un jour, Montréal aura peut-être son site de vélo de montagne ou son terrain de camping?


Pourquoi investir dans le plein air urbain?


En 2008, le concept déficit nature était défini par l’auteur Richard Louv et étayé dans son livre Last child in the woods. Il s’agirait d’un phénomène issu du déclin du contact avec la nature dans les sociétés modernes. Cette situation causerait des impacts humains et environnementaux négatifs, d’ailleurs plusieurs études abordent en ce sens. Dans une récente recherche menée par la Chaire de tourisme Transat ESG UQAM (Chaire de tourisme), publiée en 2017, on peut y lire :


« Or, pour lutter contre le déficit nature chez les jeunes, il faut trouver des solutions pour faire sortir les enfants et favoriser les occasions à l’extérieur du milieu familial. En effet, ce dernier ne semble pas être la seule solution […] Le taux de pratique du plein air moins élevé dans la région de Montréal s’explique probablement aussi par une plus forte proportion de répondants issus de l’immigration récente et qui ne connaissent pas ce type d’activités. L’une des raisons de l’éloignement des Canadiens de la nature repose sur le fait qu’un citoyen sur cinq est né à l’étranger; la nature constitue un monde inconnu pour eux, selon le Conseil canadien des parcs. »



En 2017, la ville de Montréal comptait 1,78 million de résidents, soit 21 % de la population de la province. Afin de lutter contre le déficit nature, il est ainsi primordial de veiller à ce que ses habitants aient un accès de proximité et quotidien avec la nature, tel que décrit dans l’Avis sur le plein air :


« Le temps disponible et la distance à parcourir étant des facteurs importants à considérer, il faut avoir accès à des espaces à proximité des milieux de vie pour faciliter la pratique régulière d’activités de plein air. Les espaces naturels urbains sont généralement des milieux ouverts, accessibles à l’année et souvent gratuits. Ils offrent la possibilité de s’initier à des activités de plein air et d’en faire la pratique régulière. Le taux de fréquentation des espaces naturels situés près des lieux de résidence est souvent plus élevé parce qu’ils sont plus accessibles et répondent en partie au besoin de contact avec la nature des collectivités. Les parcs urbains forment un maillon important dans la structure d’accès à la nature et constituent, dans plusieurs cas, le seul contact quotidien qu’auront un bon nombre de personnes avec celle-ci. »

Le continuum du plein air


Les aménagements de plein air urbain favorisent la pratique régulière d’activités physiques. Ceux-ci peuvent répondre en partie à la problématique soulevée par l’Enquête TOPO 2017 de la Direction régionale de la santé publique évoquant que 65 % des élèves de 6e année de la région montréalaise n’atteignent pas les 60 minutes par jour d’activité physique modérée ou intense recommandées.


Pour développer davantage la pratique du plein air à Montréal, les citoyens énoncent clairement dans l’Étude de la Chaire de tourisme le besoin d’accroître l’accessibilité autant financière que matérielle, de même que les moyens de transport.


Pierres d’assise du plein air montréalais


L’année 2017-2018 a marqué un point culminant pour le développement du plein air dans la région métropolitaine. En effet, grâce à la consultation de nombreux organismes œuvrant en plein air sur le territoire montréalais, Sport et Loisir de l’île de Montréal (SLIM) a élaboré un projet de Plan d’action régional pour le plein air. Parallèlement, le Conseil municipal de la Ville de Montréal a adopté son Plan directeur du sport et du plein air urbains et il a confié à la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports, le mandat de tenir une consultation publique portant sur le projet de Plan d’action – Créer des initiatives de design actif.


Le 7 mai dernier au parc Jean-Drapeau avait lieu l’Atelier sur le plein air urbain. Ce dernier était organisé conjointement par SLIM, Montréal physiquement active et la Ville de Montréal. Il avait pour objectif de donner la chance aux organisations de se prononcer sur le projet de Plan d’action régional en plein air piloté par SLIM, ainsi que sur les actions à prioriser par la métropole. Ce sont plus d’une cinquantaine d’organismes, entreprises et citoyens qui sont venus échanger sur le futur du plein air urbain. SLIM a par la suite présenté à la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports, un mémoire composé des priorités ciblées lors de cet atelier.


En juin, la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports a adopté des recommandations pour le plan d’action du Plan directeur du sport et du plein air urbains de la Ville de Montréal. Plusieurs de ces recommandations concordent avec celles de l’atelier. Ceci permet de constater la volonté des milieux municipaux, scolaires, communautaires et privés à travailler de concert ce qui est un bon présage pour le futur.


Le Programme des écoles en plein air, le prêt de matériel de plein air dans les parcs et le développement de la Route bleue du Grand Montréal sont quelques-uns des projets qui sont à l’ordre du jour des différentes instances de la région. Des initiatives de plein air urbain peuvent d’ailleurs être soutenues grâce au Programme de soutien aux initiatives locales d'activités de plein air liées au Plan de l'eau de la ville de Montréal, ainsi que par le Programme d’aide financière de SLIM.


Il est à parier que ce n’est qu’un début pour le plein air dans la région métropolitaine!




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